Comme un moteur diesel, la mobilisation pour la marche de ce jour a commencé timidement pour être couronnée par la présence massive de plusieurs milliers de personnes. La crainte d’une répression était vive dans les esprits de tous.
Déjà à 7 heures, la place emblématique de l’étoile rouge était prise d’assaut par des défenseurs de la démocratie béninoise. La police était mobilisée tout comme la gendarmerie.
L’armée aurait même proposée ses services pour aider au maintien de la sécurité. À 9h, les leaders politiques font leur apparition sur la place publique. Avant même d’atteindre le marché international de Dantokpa, la mobilisation était totale.Des gens venaient toujours grossir le rang des mécontents manifestants.
« Le pays va très mal. Alors, il faut que nous nous levons pour dire non à ce régime », telles sont entre autres, les motivations qui ont conduit des milliers de personnes, (10 mille selon les organisateurs) à battre le macadam pour manifester leur désapprobation de la façon dont le Bénin est géré.
Gaston Zossou, ancien ministre de Kérékou et leader des manifestants dit que cette marche est le début de l’éveil du peuple. Pour lui, « c’est le début des actions qui conduiront le peuple à se débarrasser de la vermine qui dirige ce pays ».
Parmi les motifs de la contestation, les manifestants réclament entre autres, un fichier électoral fiable, l’organisation des toutes les élections au Bénin, celles en retard, et celles à venir dans le délai imparti. Aucun parti, mouvement politique, fédération de syndicats se réclamant de la défense des intérêts du peuple n’a manqué à ce premier appel de l’opposition.
Des organisations de la société civile, à l’Union fait la nation, en passant par Alternative cioyenne, l’alliance Abt, ResoAtao, Mpr, Nouvel ordre politique, le PCB, l’Unstb, la Cstb, la Cosi, la Cgtb, le Prd , toutes les forces politiques de gauche sont mobilisées pour dire non au plan ourdi contre démocratie béninoise.
Les personnalités comme Candide Azannaï, Érick Houndété, Kolawolé Idji, étaient venues apporter leur appui aux manifestants.
A l’unisson tous , d’une même voie réclament la tenue à bonne date des élections avec ou sans la Lépi, le respect de la volonté du peuple et surtout les acquis démocratiques.
À noter que cette marche fait suite à une tentative d’interdiction, et de démobilisation par Boni Yayi. Dans sa volonté de faire échouer la manifestation de ce jour, le président béninois a invité les jeunes au palais de la République ce mercredi à la même heure que celle de la marche de l’opposition.
On avait craint le pire. Peut-être que les événements de Ouagadogou et de Bobodioulasso ont permis de dissuader les uns et les autres dans leur tentative car les signes d’un affrontement étaient bien visibles la veille à Cotonou.
De nouvelles initiatives sont prévues dans les prochains jours.
Dafou
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29 octobre 2014 par Judicaël ZOHOUN