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La répression de l’utilisation des sachets plastiques démarre en août prochain sur toute l’étendue du territoire national. Malgré le moratoire de six mois et le délai supplémentaire accordés aux usagers, les populations continuent avec les anciennes habitudes en attendant l’opération de répression.
L’usage des sachets plastiques s’observe toujours malgré l’existence de la loi n°2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin. Au cours de la journée mondiale de l’Océan, célébrée le vendredi 8 juin dernier, les responsables du Ministère du Cadre de Vie et du Développement durable ont mis l’accent sur les dispositions de cette loi qui vont s’appliquer à tous les citoyens détenteurs de sachets plastiques. Mais en dépit de ce fait, toute la population n’est pas informée sur les contours de cette nouvelle loi.
Lors d’une sensibilisation initiée par la direction départementale du Cadre de Vie et du Développement durable du Mono et du Couffo, le directeur Gabin Aclombessi a affirmé que « Les populations utilisent les emballages plastiques tout en ignorant les impacts négatifs que cela produit sur l’environnement et la santé ». Il a évoqué dans un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé, que 7 millions de décès ont été enregistrés en 2014 à cause de l’usage des emballages contrairement au VIH-SIDA, qui a enregistré 1,9 millions de décès.
C’est donc dans le but de pallier cette situation que l’Etat béninois, à travers son ministère, a introduit un projet de loi à l’Assemblée qui a été votée et promulguée. « Un moratoire de six mois est accordé pour prendre fin le 26 juin. Au-delà de cette date, une période est encore réitérée et prendra fin le 19 août prochain », avait-il signalé.
Les contours de la mesure
Martin Pépin Aïna, directeur général de l’environnement et du climat (DGEC) s’était prononcé sur les contours de la répression contre l’utilisation des sachets plastiques au cours d’une émission sur l’hebdo de Océan Fm. Il a expliqué comment cette opération va se dérouler sur toute l’étendue du territoire national. « C’est à travers des descentes inopinées que le contrôle se fera sur le terrain. Les équipes de contrôle se rendront dans les centres commerciaux, les lieux de service et les espaces publics. La veille pour l’application de la loi qui est entrée en vigueur est assurée par les préfets de tous les départements du pays », avait précisé le DGEC. Pour chaque type d’utilisation, la loi a prévu des sanctions différentes.
Pour les importateurs et producteurs déclare-t-il, l’article 12 prévoit qu’ils auront à payer une amende de 5 millions à 50 millions de FCFA. Concernant les commerçants, l’amende est de 100 000 à 5 millions de francs CFA assortis d’emprisonnement de 03 à 06 mois. Les individus qui jettent les sachets dans les caniveaux et les ruelles, leur amende est de 25 000 à 1 million de francs CFA, en plus d’une peine d’emprisonnement de 03 à 06 mois. Les détenteurs de ces sachets ou ceux qui les cèdent frauduleusement paieront 10 000 à 500 000 FCFA comme amende. L’article 16 mentionne aussi que toute personne qui jette un sachet en plastique par-dessus bord des véhicules est punie d’une amende allant 5000 à 100 00 FCFA. Le propriétaire du véhicule par-dessus bord duquel les sachets en plastique est jeté est également puni d’une amende de 5000 FCFA. Le directeur de l’environnement a confié que les forces de l’ordre ont déjà reçu de fermes instructions et toute personne en infraction sera interpellée et traduite devant les tribunaux qui décideront de la peine. Et ce, après avoir payé l’amende correspondant à l’infraction. Les agents de la Police républicaine n’attendent donc que la fin du délai pour déclencher l’opération.
Les mesures prises par le gouvernement
Le taux de population informé des mesures prises pour entrer en possession des sachets bio dégradables est très faible. Dans les rues, les marchés, les habitués des sachets plastiques n’ont pas connaissance des mesures de rechange proposées par le ministère du Cadre de Vie et du Développement durable en remplacement des sacs en sachets plastiques.
Au ministère du Cadre de vie indique Pépin Aïna, le personnel est sensibilisé sur le sujet. Les travailleurs se sont débarrassés de tout sachet en plastique et reçoivent en échange des sacs biodégradables. Le DGEC renseigne que depuis peu 100 sachets plastiques sont échangés contre un sac en tissu et un autre biodégradable au ministère du cadre de vie et dans plusieurs organisations non gouvernementales. Cette opération d’échange n’est pas connue de tous et les populations ignorent comment entrer en possession de ces sachets biodégradables.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
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