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Le volet juridique, dans la gestion de la fièvre Lassa est généralement occulté par les agents de santé. Quelques-uns parmi eux n’hésitent pas à violer leur serment par peur d’être contaminés voire même mourir. Un comportement punissable selon la loi.
« Les bonnes pratiques de contrôle des infections préviennent les risques »
Situé au nord du Bénin dans le département du Borgou, Tchaourou est la plus vaste commune du Bénin. Frontalière au Nigéria et cosmopolite, elle est l’une des villes où se développe la Fièvre hémorragique à virus Lassa (FHLV). Une fièvre qui ôte la vie non seulement aux populations mais aussi aux agents de santé. « L’an dernier suite aux cas de décès enregistrés au sein du personnel sanitaire, lors de l’épidémie de la Fièvre hémorragique à virus Lassa, certains agents de santé en poste dans la commune de Tchaourou ont renoncé à leur profession, à leur devoir de soigner », témoigne le maire de Tchaourou, Sounon Bio Bouko, lors d’une tournée de sensibilisation dans le cadre de la prévention de la fièvre Lassa.
La Fièvre Lassa touche toutes les couches de la société. Même si les personnes les plus à risque sont celles qui vivent dans les zones insalubres des campagnes, les agents de santé n’en sont pas épargnés à cause de leur proximité avec les malades. Selon le médecin coordonnateur de la zone sanitaire Natitingou-Boucoumbé-Toucountouna, Dr Innocent N’dah le contact avec les personnes infectées par le virus les expose aux risques d’infections voire de mort. « La FHLV tue aussi rapidement les agents de santé. Ceci, lorsque les mesures de contrôles et de prévention ne sont pas prises par ces derniers avant les premiers contacts avec les patients suspects ou atteints de la fièvre », poursuit-il d’un ton désolant. Une situation qui justifie les cas de démission à Tchaourou.
La déontologie en question
« Le refus de soigner un malade est passible de peine. Chaque agent de santé prête serment avant d’exercer sa profession », informe le Conseiller technique juridique du Ministère de la santé, Alassane Amadou Sanni. Ainsi, la conscience professionnelle exige au personnel sanitaire d’administrer des soins de qualité à tout malade en temps réel. Ceci quelles que soient la gravité et le degré de contamination de la maladie dont souffre le patient. Pour Alassane Amadou Sanni, dans le cadre de la gestion de la fièvre Lassa, les agents de santé ne doivent pas tomber dans le déni de la profession. Il exhorte ces derniers à la non-discrimination des patients quel que soit leur rang social. « Les travailleurs de la santé ont le devoir de sensibiliser à tout moment, les populations sur les dispositions à prendre pour éviter ce mal. Ils doivent aussi prendre à cœur l’intégration dans la société des malades qui ont survécu », renseigne le spécialiste. « Car on ne choisit pas d’être malade », a-t-il rappelé.
Reste à ce que les agents de santé appliquent des mesures de contrôle des infections pour se protéger !
Juliette MITONHOUN
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