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– La fin de l’épidémie a été proclamée le 19 juin après 42 jours d’observation sans nouveau cas enregistré
– Cette nouvelle flambée s’est soldée sur un bilan humain de 23 cas au total pour 12 décès
– L’adhésion des communautés, le renforcement des capacités locales et la vaccination expliquent ce succès
Par : Samuel Demba Duolamou and Julien Chongwang
Après quarante-deux jours de compte à rebours, une période au cours de la laquelle aucun nouveau cas n’a été enregistré, les autorités guinéennes ont annoncé le samedi, 19 juin dernier, la fin de l’épidémie d’Ebola dans le pays.
A cette occasion, Rémy Lamah, le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, a affirmé : « Il vous souviendra que le 14 février dernier, nous avons déclaré pour la deuxième fois l’épidémie de la maladie à virus Ebola dans la commune rurale de Gouécké, ici même dans la préfecture de N’Zérékoré. Après seulement quatre mois, je suis heureux aujourd’hui de déclarer solennellement la fin de la résurgence de l’épidémie de la maladie à virus Ebola en Guinée. »
Il faut signaler qu’au cours de cette deuxième vague de la maladie à virus Ébola, la Guinée a enregistré un total de 16 cas confirmés et sept cas probables, dont 11 patients qui ont survécu et 12 qui sont décédés, d’après un communiqué de presse du bureau Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS Afrique).
Des chiffres qui sont largement inférieurs à ceux de l’épidémie des années 2014 à 2016 qui s’était soldée par un bilan faisant état de 3 814 cas pour 2 544 décès.
Les 42 jours d’observation qu’on vient de compter correspondent à deux fois la période d’incubation de la maladie. Ce temps s’est écoulé depuis que le dernier cas confirmé d’Ebola qui avait échappé au suivi a finalement été considéré comme présentant un risque zéro de transmission de la maladie dans la communauté.
« Par principe de précaution, le compte à rebours devait prendre en compte les contacts de ce cas confirmé non suivi. C’est ce qui a justifié les 21 premiers jours de surveillance épidémiologique avant le début effectif du compte à rebours qui vient de s’achever », explique Alfred Georges Ki-Zerbo, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Guinée
« Avec les autorités de la Guinée, nous pouvons donc considérer que la chaine de transmission de l’épidémie de la maladie à virus Ebola a été interrompue », affirme ce dernier.
Dans le communiqué de presse de l’OMS Afrique, Matshidiso Moeti, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique affirme que « la Guinée a réussi à contenir le virus en quatre mois grâce aux innovations et aux enseignements tirés du passé ».
SciDev.Net a appris qu’outre une réelle implication des communautés dans la riposte à cette nouvelle épidémie, l’OMS a déployé plus de 100 experts sur le terrain pour coordonner les opérations de prévention, de dépistage et de vaccination entre autres.
L’organisation souligne qu’elle y a également expédié au total quelque 24 000 doses de vaccins anti-Ebola ; ce qui a permis de vacciner environ 11 000 personnes à haut risque, parmi lesquelles 2 800 travailleurs de la santé intervenant en première ligne.
Tirant les leçons de cette épidémie, Abdoulaye Touré, directeur du Centre de recherche et de formation en infectiologie de Guinée (CERFIG), affirme que « nous avons été à nouveau convaincus que la lutte contre les épidémies ne peut être effective que si nous avons l’adhésion de la communauté. Sans elle il ne peut y avoir d’actions de santé publique efficaces ».
Interviewé par SiDev.Net, ce dernier soutient par ailleurs que cette deuxième épidémie a également montré l’importance du renforcement des capacités locales de surveillance et de diagnostic.
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