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« Pas de #restitution pour le #Bénin, la #France a répondu #non à une requête étrangement peu documentée. Ce #dialogue ne grandit personne… ». C’est le tweet de Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation Zinsou, qui a annoncé, ce mardi 7 mars 2017, la réponse défavorable de la France à la requête du Bénin demandant à l’ancienne puissance coloniale, la restitution d’une partie de ses trésors royaux.
La présidente de la Fondation Zinsou explique qu’elle a eu connaissance, ce lundi 06 mars 2017, de la lettre de réponse de Jean-Marc Ayrault en date du 12 décembre 2016. Dans sa réponse au Bénin, le Ministre français des Affaires Etrangères a indiqué que la France a ratifié la convention de l’Unesco de 1970 et que la loi n’est pas rétroactive.
Les objets étant dans la collection française depuis plus de 100 ans, a-t-il soutenu, il n’y aura pas de rétroactivité de la loi. Seule possibilité donnée au Bénin, dans cette réponse datant de plus de deux mois et inconnue des Béninois, Paris continuera les collaborations muséales avec Cotonou.
C’est en juillet 2016, que le gouvernement béninois a annoncé son intention de récupérer « les trésors royaux d’Abomey emportés lors des conquêtes de novembre 1892 ».
Le Bénin, qui tient à développer un tourisme ancré sur ses racines culturelles, a demandé à la France de lui restituer une partie des trésors royaux d’Abomey (aujourd’hui exposés au Musée du Quai Branly) qui ont été emportés comme un butin de guerre par les troupes coloniales françaises en 1892.
Depuis 2016, le gouvernement de Patrice Talon a engagé des négociations avec les autorités françaises et l’Unesco pour rapatrier ces biens culturels.
Il s’agit, entre autres, du trône du roi Béhanzin, le lion du roi Glèlè, une statuette de 50 cm de longueur et de 28,5 cm de hauteur mise aux enchères le 13 décembre 2013 à la Galerie Christie’s à Paris et qui aurait coûté 1million 17 mille euros, soit 667 millions 108 mille francs CFA à son acquéreur. Les réclamations concernent aussi les récades, sceptres surmontés de figurines de métal ou d’ivoire, ayant appartenu au roi ou aux notables de la Cour d’Abomey. Il y a également le siège royal de style yoruba, qui figure le souverain toisant à l’abri d’une ombrelle la file de prisonniers destinés au commerce des esclaves. Sans oublier la fragile couronne funéraire tissée de perles, ayant appartenu au prince Ahanhanzo et les portes sculptées d’animaux. Parmi les objets rituels, trône un pistolet ayant appartenu au roi Béhanzin et des statues anthropomorphes. Mi-homme mi-oiseau, mi-homme mi-requin, mi-homme mi-lion, ces totems dédiés à la protection des soldats étaient avant la conquête coloniale les joyaux du défilé annuel des richesses du royaume.
90% du patrimoine africain serait dispersé dans les musées européens (comme le Quai Branly) et les collections privées, dont 5000 objets culturels originaires du Bénin.
Armel TOGNON
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