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L’implantation d’un transformateur électrique en toute illégalité sur le trottoir, en plein centre ville de Cotonou et de plus à un grand carrefour (Cadjehoun), suscite des inquiétudes au sein de la population riveraine. C’est ce que dénonce un résident à travers une lettre ouverte adressée au maire de Cotonou.
LETTRE OUVERTE AU MAIRE DE COTONOU
Objet : Nouvelle alerte sur l’implantation illégale d’un abri de transformateur électrique sur le trottoir au pied de l’immeuble du FESTIVAL DES GLACES (Carrefour Cadjehoun)
Réf : Pétition déposée à la Mairie de Cotonou le 23/03/2016
Monsieur le Maire,
Comme la majorité des habitants de Cotonou, je suis préoccupé par les problèmes environnementaux parmi lesquels l’occupation anarchique des trottoirs dans la ville de Cotonou. C’est donc à ce titre que je viens porter à votre attention ce qui suit :
1/ Le Collectif des Résidents CADJÈHOUN / HAIE-VIVE / COCOTIERS a initié une pétition en ligne intitulée "PÉTITION POUR PROTEGER LES PIETONS !!!" afin d’attirer votre attention sur la construction d’un local destiné à un transformateur électrique sur le trottoir. Une copie de cette pétition ayant recueilli plus d’une centaine de signatures a été déposée à la Mairie (voir référence).
2/ Suite à cette première alerte, la Direction des Services Techniques s’est déplacée sur le terrain pour constater les faits. Après contrôle, cet abri de transformateur électrique ne figurait pas au dossier produit pour le permis de construire de l’hôtel FESTIVAL DES GLACES, raison pour laquelle sa démolition a été ordonnée séance tenante avec inscription sur l’édifice. La démolition a effectivement démarré peu de temps après voir photos A et B.
Photo A
Photo B
3/ Malgré cela, à la stupeur générale, la démolition s’est arrêtée, la construction a progressivement repris et le bâtiment est désormais achevé et carrelé voir photo C.
De plus, des informations circulent selon lesquelles cet hôtel de 8 étages n’aurait pas de fosses septiques répondant aux normes de traitement des eaux vannes/eaux de pluies et qu’il déverserait ses eaux usées dans le caniveau à la faveur de la nuit. Il faudrait vérifier ces points.
Pour contribuer à la recherche de solutions satisfaisantes, j’avance les neuf propositions suivantes :
I] AU CARREFOUR DE CADJEHOUN
Proposition N° 1 :
Que le Maire reprenne la main sur ce dossier pour exiger le démantèlement de cette construction illégale, si besoin par la force publique et à la charge de l’hôtel.
Proposition N° 2 :
Exiger la remise en l’état du trottoir pour la libre circulation et la sécurité des piétons.
Promotion N° 3 :
Diligenter une commission technique indépendante pour vérifier la conformité des fosses septiques et examiner la conformité du périmètre occupé par l’hôtel avec le dossier approuvé par la Mairie.
II] PLUS GENERALEMENT DANS LA VILLE DE COTONOU
Proposition N° 4 :
Instituer des contrôles systématiques et périodiques de conformité des grands 2/3 établissements de commerce.
Proposition N° 5 :
Définir des critères d’obligation de construction de parkings (en sous-sol ou aériens) pour les établissements de commerce, les hôtels et autres.
Proposition N° 6 :
Créer des aires de dépôts d’ordures, assurer leur ramassage et leur traitement pour améliorer les conditions sanitaires des populations.
Propositions N° 7 :
Organiser la sensibilisation des populations aux problèmes d’hygiène et de santé à travers des émissions régulières dans les médias publics.
Proposition N° 8 :
Quadriller la ville de Cotonou par un réseau de latrines publiques aux points névralgiques (à forte densité de population) pour améliorer l’hygiène et la santé des concitoyens.
Propositions N° 9 :
Ordonner la démolition de toutes les constructions en matériaux définitifs non conformes sur les trottoirs de la ville en démarrant cette opération sur la voie pavée principale de la HAIE-VIVE. Pour la Mairie, cela permettrait de donner un signal fort aux populations.
J’ai la conviction qu’il n’est plus possible de faire comme si Cotonou n’avait pas changé depuis les années soixante. A l’époque, l’extension de la ville se faisait horizontalement, dans un espace à deux dimensions comme dirait le physicien ; les maisons à un ou deux étages se comptaient sur les dix doigts de la main avec très peu de voitures dans les rues.
Aujourd’hui on ne compte plus les "gratte-ciel" dans la ville. La densité de population a décuplé, le nombre de voitures a explosé et l’espace vital s’est réduit comme "une peau de chagrin". Cette évolution des paramètres d’urbanisme devrait nous obliger à voir plus loin que les échéances électorales qui guident trop souvent les prises de positions des uns et des autres.
De ce qui précède, il ressort que nous ne pouvons plus continuer à appliquer les textes hérités de la période coloniale pour construire des hôtels, des restaurants, des boites de nuit et autres établissements de commerce de grande affluence, sans trottoirs et sans parkings. Les établissements visés utiliseront mieux la troisième dimension de l’espace, libérant ainsi les trottoirs pour la libre circulation et la sécurité des piétons.
En vous remerciant par avance pour l’attention que vous porterez aux préoccupations exprimées, je vous prie d’agréer, Monsieur Le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.
Cotonou le 08/09/2016
Christophe HADONOU YOVO
Professeur à la retraite