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Au commencement était la parole, nous renseigne la bible. A Cotonou, au commencement était l’occupation anarchique des espaces publics...
Cotonou, la vitrine du Bénin, ville propre, le slogan avait toujours fait son écho au cours de la gouvernance décentralisée de Soglo père. Sous le mandat du fils, c’est Cotonou, ville attrayante. Des slogans qui résonnent et inondent le quotidien des cotonois et cotonoises mais qui au finish, ne se résument qu’aux belles paroles et aux bons discours des politiques. La marie avait toujours travaillé mais sans pouvoir toucher l’essentiel. Et comme le dit l’adage, il fallait choisir entre l’agréable et l’utile. Le constat, c’est que les efforts de la mairie n’ont été que pour arranger la façade, l’agréable donc. Et sans se tromper, l’utile a été écarté.
Il est à reconnaître la volonté farouche des autorités municipales quant à l’embellissement de la ville mais cette volonté est noyée dans celle de renflouer à tout prix, la caisse de la mairie. Un contraste qui a malheureusement plombé ses efforts orientés vers l’esthétique de la ville. Au commencement était la parole, nous renseigne la bible. A Cotonou, au commencement était l’octroi anarchique des espaces pourtant publics.
La politique au Bénin n’est limitée qu’aux réalités du présent. On gère le quotidien. Peu de projections et d’ambitions ou des projets sur des dizaines, des vingtaines voire des trentaines d’années. Les autorités ne sont actives qu’une fois face aux « drames, devant le fait accompli ». Tout ceci, sous les mandats des différents Président du pays depuis « l’octroi » de la souveraineté au Bénin. Mais depuis le 6 avril 2016 avec l’arrivée au pouvoir du magnat du coton, les choses semblent prendre un nouvel envol.
Une fois les espaces libérés qu’en fera-t-on ?
Le peuple a clairement noté une ambition et une détermination de l’équipe du pouvoir exécutif en place. Dans le lot des mesures, l’embellissement de cette ville qui a toujours souffert de l’insalubrité, du manque d’esthétique. Sur décision du conseil des ministres, il a été décidé de démolir les bâtiments, hangars et baraques installés sur des espaces publics des villes de Cotonou, de Porto-Novo, de Sèmè-Podji et d’Abomey-Calavi. Une opération qui entre dans la phase décisive en janvier 2017. Le 31 décembre étant le deadline pour que les propriétaires le fassent eux-mêmes.
Il aurait donc fallu cette mesure pour que la mairie elle-même se rende compte du « mignon péché » qu’elle avait toujours commis en cédant ces espaces aux particuliers pour des activités génératrices de revenus aux fins de collecte d’impôts et autres taxes pouvant faire fonctionner la caisse de la municipalité. L’opération, même si elle est décriée par des riverains concernés et ouvertement critiquée dans l’opinion publique, elle revêt tout de même d’un sceau salvateur et également salutaire. Néanmoins, des incertitudes planent sur ce qu’adviendront ces espaces libérés. Selon la décision, ces derniers permettront la fluidité au niveau des trottoirs pour les piétons et réduiraient le nombreux cas d’accident souvent causés par l’encombrement de ces espaces publics. Mais à ce niveau, il faut encore plus d’investissement. Oui, il faut viabiliser ces espaces en les rendant plus attrayants.
Il ne sera pas étonnant de voir, après l’opération de casse et de déguerpissement en vue dès janvier 2017, les caillasses et des débris de ciment traînés un peu partout causant encore d’autres dommages aux usagers de ces voies ou rendant indisposés les visiteurs de ces lieux publics dits libérés. Le Bénin passe souvent maître en la matière, c’est-à-dire, « se précipiter pour des actions et se rétracter par la suite ». Les espaces qui seront libérés laisseront des trous, créeront de vide et seuls d’autres travaux routiers pourront permettre le vrai embellissement de ces villes. Au cas contraire, les villes seront encore plus hideuses.