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La Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCI Bénin) a organisé ce mardi 22 octobre 2024, une séance d’échanges à l’intention des industriels et les banquiers béninois. La séance organisée en collaboration avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) vise à informer ces acteurs du monde des affaires sur la nécessité de rapatrier la totalité des devises issues des exportations.
Le Bénin à l’instar des pays de la zone UEMOA, ne rapatrie pas la totalité des recettes issues des exportations. Prenant la mesure de la situation, la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin, dans son engagement à soutenir les entreprises pour leur développement, a initié une séance d’échanges au profit des industriels et banquiers béninois. L’objectif selon le secrétaire général de la CCI Bénin, est d’informer davantage ces acteurs du monde des affaires sur les enjeux liés au rapatriement des devises au Bénin. Raymond ABILE-ADJAKPA a formulé le vœu que les chefs d’entreprises présents à ladite séance profitent « pleinement » de cette occasion d’échanges et de partage pour découvrir les « précieuses informations » sur le retour de devises au Bénin.
Nécessité de rapatrier les devises
« Nous sommes dans une union de 8 pays ayant en commun des devises. Toute opération d’exportation réalisée doit faire l’objet de rapatriement de recettes rattachées via la banque centrale », c’est ce qu’a souligné Didier NOUKPO, chef service des études et de la statistique de la BCEAO Bénin. Dans ses explications, l’animateur de la thématique souligne que l’opération d’exportation doit être domiciliée dans une banque ; et une fois que les formalités d’exportation sont accomplies et que les marchandises sont parties, un délai maximum de trois mois est accordé pour encaisser les ressources à l’internationale via la banque dans laquelle l’opération est domiciliée. L’entreprise, poursuit le chef service des études et de la statistique, est responsable de l’encaissement à 100% de ces ressources ; et une fois que la banque encaisse la totalité desdites ressources, elle est obligée de les déclarer puis de céder au moins 80% de ces ressources via ses comptes à la banque centrale. Après avoir déclaré ces ressources et effectué ce décaissement à la banque centrale, la banque commerciale peut garder les 20% restants dans sa position extérieure pour les règlements initiés par les sociétés dans le cadre de leurs transactions à l’international.
« Ainsi donc, si une société a besoin d’importer de riz, des huiles, etc, elle adresse sa requête à la banque qui, avec les ressources occasionnées par les 20% gardés, va pouvoir régler ses transactions via ses comptes de correspondants », a expliqué Didier NOUKPO.
Avantage pour l’économie nationale
Le rapatriement des devises est d’une grande importance pour l’économie. Selon le chef service des études et de la statistique de la BCEAO Bénin, la disponibilité de devises permet de régler à tout moment les besoins d’importation de biens et services, ainsi que le règlement de revenus, de dividendes etc. Pour lui, il est nécessaire que l’économie dans sa dynamique de production et d’exportation encaisse ces devises. « La vigueur économique, c’est la production, ce sont les exportations », a souligné Didier NOUKPO insistant sur la nécessité de pour les sociétés exportatrices d’encaisser à 100% ces devises qu’elles devront céder aux banques, et donc, à la BCEAO.
Pour Gwaldys ALAHASSA, directrice générale de Qotto Bénin, représentant l’ASIER/Bénin, la séance d’échanges fut « très riche en informations et partage d’expériences ». En tant qu’entreprise et industrielle, elle entend veiller au respect des lois cadres mises en place, aux règlementations définies par différents systèmes, et dans ce sens, veiller au rapatriement des devises. Convaincue de la nécessité de rapatrier les devises, elle assure par ailleurs avoir une meilleure écoute aux sollicitations des accompagnateurs (banques et services financiers) pour mieux comprendre leurs doléances et leurs besoins sur les opérations financières.
Selon Emmanuelle LADEKAN, responsable des opérations internationales à la Banque internationale pour l’industrie et le commerce (BIIC), il s’agit d’un rappel de la règlementation bancaire qui permettra aux entreprises de revoir leurs comptabilités en matière de constitution de dossiers de recettes d’exportation. Elle assure pouvoir accompagner les entreprises pour que la totalité de leurs devises soient rapatriées.
La séance organisée à l’occasion du mois du Consommons local, a permis aux industriels et banquiers de découvrir les richesses culinaires dont regorge le Bénin.
F. A. A.
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