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L’avènement d’un nouveau pouvoir, les engagements que prennent ses acteurs ainsi que les promesses faites aux électeurs ou aux populations d’un pays, suscitent l’espoir et font même parfois rêver du bonheur surtout si les citoyens sont déçus par ceux qui sont partis ou les dirigeants qui ont fini leur mandat à la tête d’une nation. Logiquement, les populations béninoises ont raison de croire qu’avec l’arrivée de Patrice Talon aux affaires, tout ira mieux pour le Bénin. Il deviendra un beau pays, une nation moderne et le développement sera véritablement amorcé pour le bien-être de chaque Béninoise et de chaque Béninois. Cet espoir est légitime non pas parce que les gouvernements qui se sont succédé depuis l’accession du Bénin à l’indépendance jusqu’à ce jour, n’ont fait aucun effort mais on croit que l’Etat est une continuité et que les nouveaux dirigeants devront prendre des initiatives et innover pour faire mieux avancer le pays.
Mais la réalité en ce moment est qu’il y a des Béninois qui pensent qu’il est trop tôt de juger le pouvoir de Talon, d’apprécier ses actes ou décisions et de conclure que tout est mal parti ou que les nouveaux hommes au pouvoir ont échoué. Ces citoyens croient aussi qu’on ne peut pas concrétiser les réformes du gouvernement de Patrice Talon, sans accepter de faire des sacrifices et sans avoir le courage de gêner les intérêts de certains Béninois. Evidemment, il y en a qui aujourd’hui se plaignent, expriment leur déception ou accusent même le gouvernement de ne pas trouver des solutions immédiates à la morosité et autres problèmes socio-économiques qui persistent depuis le régime précédent. Et voilà, les contradictions, les procès d’intentions et les accusations fusent de part et d’autre. Sept mois de gestion des affaires de l’Etat, suffisent-ils pour corriger toutes les erreurs du passé, mener des actions d’envergure et pour rendre heureux tous les Béninois ? Certains à tord ou à raison disent que le gouvernement de Talon devrait mieux faire et combler, en sept mois les attentes des Béninois. Cependant, il est aussi difficile de croire qu’en moins d’un an, un pouvoir, qu’il fut celui de Patrice Talon ou d’un autre richissime homme d’affaires puisse réparer tout ce qui est mal fait pendant des décennies pour construire véritablement le pays à la satisfaction de son peuple.
Le prix à payer est que Patrice Talon avec sa volonté et sa détermination à faire aboutir les réformes engagées par son pouvoir, risque de perdre davantage sa popularité et de faire surtout objet de toutes sortes d’acharnements, d’attaques, de procès d’intentions et d’accusations. C’est vrai, ce serait difficile pour les populations de faire le sacrifice ou d’accepter de subir les conséquences de certaines mesures à l’exemple du déguerpissement de certains citoyens, la destruction de leurs boutiques ou points de vente des lieux illégalement ou anarchiquement occupés. C’est en vérité, le prix à payer, si Patrice Talon tient à réussir et il doit persévérer et poursuivre les réformes dans l’intérêt supérieur de la nation, tout en apportant l’accompagnement qu’il faut aux victimes de certaines mesures et mieux songer aux solutions immédiates pour alléger leurs peines. Les populations doivent aussi jouer leurs partitions. Elles ont également le devoir de collaborer et de soutenir toutes actions et mesures sociales, justes, et cohérentes qui visent leur bien-être et le développement de la nation.
Euloge R. GANDAHO/LE GRAND MATIN