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Au fronton de la Marina, il devrait être gravé dans le marbre une formule toute simple : ‘’Lorsque votre heure est sonnée, il est inutile de vouloir bricoler le balancier de l’horloge’’
Donc le pouvoir Yin-Wè a vécu ! Le Docteur de tous les Docteurs est parti de la Marina, contraint de remettre le pouvoir à celui-là même qu’il avait tenté de jeter en pâture au peuple, ce frère subitement désigné ennemi juré ! Comme quoi, les desseins du Seigneur sont résolument impénétrables…
Décidément toi, le Docteur Yin-Wè du Bénin, autoproclamé dieu de la lumière, de l’eau et de l’air que les Béninois respirent, toi qui croyais avoir le droit de vie et de mort sur tous tes concitoyens. C’est bien fini.
Homme fort investi du peuple, tu te croyais envoyé de Dieu et hissé au-dessus des hommes et femmes qui se bousculaient pour avoir une place à tes pieds, tu avais tous les droits, tu marchais sur tes concitoyens considérés par toi comme tes sujets, eux qui s’étaient unis pour te faire roi, tu t’amusais à les dresser les uns contre les autres, tu cognais ce qui t’entravait, aucun homme et aucune femme ne devait te résister, tes actes les plus absurdes devenaient des exploits que tu lisais dans la presse et tu regardais à la télévision, tu n’avais peur de rien ni de personne ! Tu planais dans ton univers de toutes les dérives où les droits élémentaires de tes concitoyens devaient dépendre de ton bon vouloir !
Ayant pris goût au pouvoir absolu et à ses délices, tu t’es vite laissé aller à de mauvais penchants qui ont obscurci ton esprit. Ainsi, sans t’en rendre compte, tu étais devenu gâteux, distribuant des largesses à tes griots et griottes avec l’argent du peuple, bousillant le présent et l’avenir des gens compétents mais qui n’étaient pas tes amis déclarés, tu réduisais à néant ceux qui affichaient une quelconque supériorité par rapport à toi ou une quelconque opposition à ta politique, tel le roi devenu borgne qui fit crever les yeux de ses sujets pour continuer de les dominer, ou comme le tyran qui se savait minus et voulait régner sur les morts !..
Mais on le devinait bien, ce Docteur Yin-Wè-là, c’était la puissance sans turbo ni diesel. Dépouillé de tout pouvoir, que devient-il aujourd’hui ? Quand un théâtre se vide de sa magie, il ne reste que l’étendue morte.... Une fois encore, l’histoire nous démontre que ceux qui veulent monter vers la gloire sans en avoir le germe de force intérieure finissent toujours par tomber !
S’il y a une moralité dans tout ça, c’est que notre ‘’Docteur Yin-Wè National’’ aura appris, on l’espère, la grande leçon de modestie pour le reste de sa vie.
Il avait certes des notions de lucidité qui se traduisaient parfois dans ses discours, vite happées et enrayées par la réalité de sa puissance qui lui semblait sans limites. Pouvoir et puissance, ca vous amène parfois à larguer la raison et embrasser l’irrationnel ! Or justement, ce qui particularise un homme dépourvu d’équilibre, c’est son irrationalité. Notre Yin-Wè National se voulait Surhomme. Or, les Surhommes, ca n’existe pas ! Il sera aujourd’hui très bien placé pour le savoir. Tout-puissant Président hier, il a rejoint aujourd’hui le rang du commun des mortels qu’il traitait parfois avec mépris de ‘petits’ !. La vie lui a appris en quelques jours qu’un Président, ce n’est rien d’autre qu’un homme.
Exit le Docteur Yin-Wè ! Va Docteur, tes péchés te sont fort probablement pardonnés ! Tes dérives seront bientôt oubliées !
Ce brave peuple est mur et singulièrement magnanime. Il pardonne et oublie très vite les torts à lui causés par ses dirigeants. Il ne tarde pas à les réhabiliter. Comme il a entretemps pardonné à notre ‘Président-caméléon’ ainsi qu’à notre ‘Hercule-houézèhouè’ leurs déboires et dérives présidentielles d’antan..
Ceci incite à la méditation.
Justement la méditation et la réflexion, l’homme du notre nouveau départ (6 Avril 2016) en aura bien besoin !
Un Président, faut-il le rappeler, ce n’est rien d’autre qu’un homme. Il a beau être courageux, intelligent et subtil, prêt à toutes les audaces, il a néanmoins ses faiblesses, ses doutes, ses craintes, ses errements, tâtonnements, hésitations, ses limites. Homme comme tous les hommes, il aura souvent conscience de sa précarité affolante.
Mais un Président, parait-il, n’a plus la possibilité de gérer sa personne ! Il se laisse ‘encadrer’ par une pléiade plus ou moins nombreuse de ‘’conseillers et proches’’, certains très intelligents, d’autres plus malins ou rusés, les uns plus opportunistes que les autres, et tout ce beau monde le prend en charge et prétend l’encadrer, pour le meilleur et/ou pour le pire de la Nation et de lui-même !…
Ca aussi, ça incite à la méditation…
8 Avril 2016
Laurent H. AGOSSOU
Citoyen béninois lamda