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Le département de la Donga dans le nord du Bénin est devenu un nid d’insécurité avec 32 braquages perpétrés de 2015 à mai 2016 et plus de 17.157.000 de francs Cfa emportés, principalement à Djougou et Bassila, a révélé un rapport de la police et de la gendarmerie.
Selon le rapport, 13 braquages dont 09 en 2015 et 04 de janvier à mai 2016 ont été enregistrés dans la commune de Bassila. Au total, près de 15.657.000 de francs Cfa ont été emportés par les malfrats, en plus des motos, pertes en vie humaine et des blessés déplorés dans certains cas. Le rapport va plus loin en renseignant que 28 braquages sont à mettre à l’actif de la seule commune de Bassila de 2010 à mai 2016, avec les localités de Prèkètè, Pénéssoulou, Frignon, Adjiro et Nagaylé comme points de repères.
Au niveau de la commune de Djougou, le rapport a déploré 17 braquages de 2015 à mai 2016 dont 11 en 2015 et déjà 6 en 2016. Des homicides ont été aussi commis dont le plus récent est celui du colonel des douanes à la retraite Victor Zohoun au village de Nalow le 10 mai 2016 à 03 heures du matin avec à la clé près de 3.000.000 de francs Cfa partis en fumée.
Un seul braquage a été perpétré dans la commune de Copargo, ont indiqué les forces de sécurité publique à travers ce rapport. Ouaké est également resté dans le même registre que Capargo avec un seul cas.
Pour tout le département de la Donga, l’on retient donc 32 braquages en moins de deux ans et les communes de Bassila et de Djougou considérées comme étant des zones criminogènes.
Si à Porga, une localité située dans le département de l’Atacora et frontalière au Burkina Faso, souligne le rapport, les braqueurs opèrent avec des armes sophistiquées telles que l’AKM ; à Bassila et à Djougou, ils utilisent des armes blanches notamment des gourdins et des fusils de chasse de calibre 12. Le rapport se fait plus précis en montrant que les auteurs de ces braquages parlent le plus souvent le Peulh, le Mossi, le Morré et le Français.
Le document semble pointer du doigt les pays voisins. « Les braquages sont fréquents dans les zones de Porga et Bassila frontalière au Burkina Faso et au Togo. Les événements socio-politiques intervenus en 2014 au Burkina Faso ont occasionné des radiations et des désertions des militaires qui détenaient des armes de guerre et ceux qui sont refugiés au Bénin », ont estimé les agents de sécurité du département. Au-delà de ces réalités frontalières, le rapport fustige la souplesse et la douceur des lois béninoises relatives à la criminalité.
A en croire le directeur départemental de la Police nationale Atacora-Donga, Koto Yérima Baguidi, lors de la conférence administrative départementale tenue le 15 juin 2016 à la Préfecture de Natitingou, les interventions réussies à mettre à l’actif des forces de sécurité s’élèvent à trois pour 50 cas de braquages, à cause, souligne-t-il, du déficit du personnel, de moyens roulants et de matériels organiques tels que les gilets et casques pare-balle.
Malgré ce manque de moyens, et face à l’ampleur que prend l’insécurité dans le département de la Donga, la gendarmerie de Djougou, à en croire son commandant de compagnie Ousmane Dosso a, dans le cadre de l’opération « mamba » multiplié les descentes sur le terrain et redynamisé son système de renseignement. Ce qui leur a permis de démanteler ce lundi 27 juin 2016 à Nagatchori un village situé dans l’arrondissement de Séro, commune de Djougou un réseau spécialisé dans les braquages et les kidnappings avec demande de rançon allant jusqu’à 15 millions de francs Cfa. Bilan de l’opération, deux braqueurs abattus, 2 millions 400 mille 600 francs Cfa, 31 cartouches AKM, des boulettes de chanvre indien, des talismans, un chargeur d’AKM et un fusil de fabrication artisanale retrouvés.
Par ailleurs, lorsque l’occasion se présente, les populations ne tardent pas à se rendre justice. Ce fut le cas le 24 juin 2016 à Goumbakou où les habitants de ce village de l’arrondissement de Pélébina toujours dans la commune de Djougou ont brulé vif un individu Peulh soupçonné d’appartenir à un réseau de braqueurs et sur qui le téléphone portable de l’imam dudit village braqué a été retrouvé.
Mais tout cela ne semble pas émousser la détermination de ces hommes sans foi ni loi, puisque que dans l’après-midi du jour de lancement de l’opération de la gendarmerie, un individu a été kidnappé dans un camp Peulh de la commune de Bassila. Selon une source sécuritaire qui fustige le refus catégorie des Peulhs de collaborer avec les forces de l’ordre pour ainsi permettre de démanteler le réseau de peur de ne pas tuer l’otage, 2 millions de FCFA ont été déposés comme rançon par les parents de la victime avant qu’elle ne soit libérée. Cette situation de kidnapping dure maintenant depuis quelques jours.
A tout cela s’ajoutent les vols des câbles de la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE), les cambriolages des boutiques, des maisons et autres et des petites agressions de quartier.
Outre l’Etat qui doit prendre ses responsabilités en dotant les forces de sécurité publique de matériels de travail et du personnel, pour que priorité soit donnée à la prévention et à la dissuasion, au renforcement des capacités des unités, les mairies, estiment les responsables sécuritaires, doivent aussi accompagner les compagnies de gendarmerie et les commissariats de police dans les opérations de routine.
ABP
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