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Le rapport de l’évaluation menée en 2022 dans les divers domaines du système sanitaire dans 601 hôpitaux de district de 32 pays d’Afrique subsaharienne afin d’identifier les lacunes des systèmes est désormais disponible. Il a été rendu public lundi 20 novembre 2023 à Cotonou par Dr Pierre M’Pélé et son groupe de recherches. L’évaluation révèle des lacunes et disparités alarmantes dans l’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et anesthésiques dans la région et appelle à une action urgente dans tous les pays.
A moins de 7 ans de l’horizon 2030 pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle, le rapport de l’évaluation menée en 2022 dans les divers domaines du système sanitaire, notamment l’infrastructure, les ressources humaines, la prestation de services, la gestion de l’information, les finances, la gouvernance et le leadership dans 601 hôpitaux de district de 32 pays d’Afrique subsaharienne révèle une situation alarmante qui nécessite une action urgente dans tous les pays. Il s’agit entre autres des lacunes et disparités découvertes dans l’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et anesthésiques dans la région. Selon les résultats de cette évaluation qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative chirurgie Afrique 2030 que coordonne Dr Pierre M’Pélé , « 75 % des pays n’ont pas de Plan National de Chirurgie, Obstétrique et Anesthésie ; la densité de professionnels de la santé spécialistes (chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens) est de 1,36 pour 100 000 habitants ; Un hôpital de district sur quatre n’a ni eau ni électricité et seul un sur vingt-cinq dispose d’une connexion internet ; 70% des pays ne disposent pas d’un système d’assurance maladie universelle efficace et les populations doivent encore payer de leur poche pour les services de santé ; et seulement 26,3 % des hôpitaux de district sont en mesure de fournir une transfusion sanguine dans les deux heures suivant la demande ». Le rapport souligne que « cette situation met en lumière la vulnérabilité et la faiblesse des systèmes de santé dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne ». Il ajoute « ces faits indiquent que la chirurgie est une composante particulièrement négligée des systèmes de santé en Afrique ». Pour inverser la tendance, il urge que des actions concrètes soient prises par les gouvernements africains et leurs populations qui ont un rôle clé à jouer dans les efforts visant à améliorer l’accès à des soins chirurgicaux de qualité pour tous. C’est pourquoi le rapport appelle à un engagement politique et une mobilisation communautaire pour accroître les investissements dans l’amélioration des systèmes de soins chirurgicaux, obstétriques et d’anesthésie, afin de relever cet immense défi sans lequel l’on ne pourra atteindre la couverture sanitaire universelle à l’horizon 2030. Plus spécifiquement, le rapport recommande aux Etats : d’accroître la densité professionnelle à au moins 20 professionnels pour 100 000 habitants dans 100 % des pays, garantir l’accès aux soins dans les 2 heures à 80 % des patients d’ici à 2030, augmenter le nombre d’opérations chirurgicales à 80% d’ici 2020 et 100% d’ici 2030 soit 5000 pour 100 000 habitants, éliminer radicalement les risques de la mortalité périopératoire d’ici à 2030 puis assurer la protection contre les risques financiers à 100% d’ici 2030 dans tous les pays concernés par l’évaluation.
Zoom sur l’Initiative Chirurgie Afrique 2030
Coordonnée par Dr Pierre M’PELÉ, l’Initiative Chirurgie Afrique 2030 a été lancée pour encourager tous les investissements et les actions coordonnés mis en œuvre en Afrique au niveau des hôpitaux de districts et au niveau national dans le contexte de la résolution 68.15 de l’Assemblée Mondiale de la Santé et de la Déclaration de Dakar (mai 2022). Cette initiative se focalise sur la mise en œuvre de la Déclaration de Dakar pour l’amélioration de l’accès à des soins chirurgicaux, obstétriques et d’anesthésie abordables, sûrs, opportuns et équitables en Afrique d’ici 2030, ainsi que sur son Plan d’action régional 2022-2030 visant à intensifier les interventions et renforcer les systèmes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en vue d’atteindre la couverture sanitaire universelle.
Juliette MITONHOUN
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