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Alors qu’on s’y attendait le moins, l’un des grands artisans de l’avènement de la rupture a jeté le froc aux orties, le lundi dernier. Il s’agit de Candide Azannaï qui a fini par démissionner du tout premier gouvernement du président Patrice Talon au pouvoir depuis le 6 avril 2016. Surprise pour les uns, chose attendue par les autres ; surtout par ceux de ses compatriotes qui, après avoir pris connaissance de la composition du gouvernement et des attributions de chaque ministre, ont été surpris de constater que le seul portefeuille où la charge était déléguée, c’est celui de la Défense nationale. Les interprétations, les commentaires, les analyses et les supputations étaient donc allés dans tous les sens. Et en son temps, alors qu’on s’attendrait à sa démission, rien n’y fit. Il est resté au gouvernement plusieurs mois encore, avant de jeter le tablier finalement lundi dernier. Autant déduire que le poste de ministre délégué n’avait nullement ébranlé sa conviction de demeurer au gouvernement, espérant certainement que les choses iraient pour le mieux ! Mais quelques mois après, patatras ! Les relations se sont probablement dégradées sur bien des plans au point où Candide Azannaï a vite tiré les conclusions qui s’imposent. Le fait est désormais là que la démission du ministre délégué auprès du président de la République, chargé de la Défense nationale est chose effective. Le chef de l’Etat en a pris acte. Mais à décrypter la raison invoquée dans la correspondance de démission, on se rend compte que le projet actuel de révision de la Constitution béninoise du 11 Décembre 1990 poserait un problème de conscience à Candide AzannaÏ. Et il n’est pas exclu qu’il y ait d’autres faits, situations et actes auxquels s’est greffé « le dernier développement de l’actualité nationale » dont parle le ministre démissionnaire. Soit ! Faut-il alors banaliser pareille démission, surtout que c’est celle d’un allié politique de taille du candidat Patrice talon devenu président de la République ? Il va falloir la prendre non seulement au sérieux, mais aussi la considérer comme un signal. Un signal qui pourrait permettre au président Talon de réajuster certaines choses qui ont besoin de l’être, tout en rectifiant le tir pendant qu’il est encore temps. Il lui faudra éviter également de se laisser piéger par certains vendeurs d’illusions qui, dans son entourage immédiat, ne tiennent qu’à leurs strapontins et privilèges. Et à quelques jours de l’An 1 de son arrivée au pouvoir, le bilan lui impose déjà de tenir compte de certaines réalités, données et appréciations, afin de savoir mettre le cap sur les quatre prochaines années. Ainsi, il saura se mettre davantage dans la posture de président de la République, chef de l’Etat, chef du Gouvernement. Car le round d’observation étant pratiquement terminé, il faut bien que les Béninoises et les Béninois sentent une véritable amorce d’un processus menant au développement durable pour le bonheur des populations de nos villes et campagnes. Ce qui ne saurait se faire sans un minimum de cohésion gouvernementale voire de toute l’équipe des autres collaborateurs du chef de l’Etat.
Eviter ou limiter donc les attitudes, les options, les propos et les manœuvres qui fâchent, qui divisent et qui mettent à mal la République. Les querelles, les intrigues et autres combines politiques sur fond d’intérêts égoïstes et partisans ne doivent nullement prendre le pas sur la réelle construction de notre pays le Bénin qui doit être la vraie et salutaire préoccupation de tous ses enfants.
Abbé Crépin Magloire ACAPOVI
Directeur de Publication La Croix du Bénin