Des prétendants à la présidentielle de 2016 ont entamé depuis quelques mois, des tournées dans les départements du Bénin ou ont effectué des sorties médiatiques pour faire connaître leur vision et les actions qu’ils comptent engager pour rallier l’électorat à leur cause et gagner les élections. Les populations béninoises qui les observent émettent des avis favorables ou défavorables sur leur campagne précoce ou ce qu’ils disent ou organisent sur le terrain en prélude aux scrutins.

Bertin Koovi

Psychologue de la communication, âgé de 44 ans est engagé dans la course pour la présidentielle de 2016. Il a déjà effectué plusieurs sorties pour faire connaître sa vision : transformer l’esprit des Béninois pour les mettre résolument au travail pour un réel développement du Bénin grâce à ses grandes idées et projets porteurs pour le bien-être du peuple béninois. Il place les jeunes et les femmes au centre de toutes ses actions sans exclusion des aînés ou des adultes dont les expériences selon lui, sont utiles pour relever les grands défis de la nation.
Mais Bertin Koovi étonne, surprend les Béninois par son audace, sa ferme conviction qui lui fait dire qu’il sera contre vents et marées, le prochain Président de la République du Bénin. Quelques septiques ou incrédules disent qu’ils ne croient pas et lui demandent s’il est vraiment sûr qu’il réalisera tout ce qu’il a promis. Il réagit promptement en leur disant qu’il ne s’agit pas de le croire comme s’il était une église mais qu’il est question de le mettre à l’épreuve pour voir s’il peut gagner le pari ou relever les défis. On ne s’engage pas dans une bataille pour s’avouer d’avance vaincu si l’on tient à gagner a fait observer le jeune candidat à la prochaine présidentielle.

Eric Houndété

Très critique à l’endroit du pouvoir en place avec un dynamisme avéré et une franchise dans ses prises de position suivie de propositions concrètes pour la construction ou le développement du Bénin, le député Houndété a de grands atouts qui militent en sa faveur, ont reconnu les Béninois. Mais en dépit de ses valeurs et ses sorties et actions dans certaines régions du Sud, des citoyens sont préoccupés par le soutien que doit lui apporter l’Union fait la Nation (Un) à laquelle il appartient et qui pourrait avoir selon des observateurs plusieurs candidats à la présidentielle, un schéma qui n’arrangerait pas les choses. Par ailleurs, la mobilisation de l’électorat du Nord à sa cause sera très difficile et reste un grand défi à relever estiment de nombreux Béninois. Ce jeune intègre a de l’expérience, de la valeur et les qualités d’un homme d’Etat mais le chemin est encore long pour lui pour ravir la vedette aux autres candidats du Sud et du Nord, pensent les Béninois qui disent toutefois à son endroit, qu’à cœur vaillant, rien d’impossible.

Abdoulaye Bio Tchané

Un expérimenté et habitué des élections qui n’a pas perdu espoir mais qui se fait remarquer par sa démarche calme et rassembleur et son réalisme dans ses grandes idées et ce qu’il propose pour l’amélioration des conditions de vie des Béninois. Il place au centre de ses grandes préoccupations, la situation économique critique du Bénin, les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans leurs activités pour se nourrir et subvenir à d’autres besoins et l’éternelle question de l’emploi des jeunes. N’ayant pas fait l’option d’une campagne électorale précoce et tapageuse, des Béninois disent qu’il se laisse devancer par d’autres présidentiables sur le terrain qui font des démonstrations de force dans le Nord et d’autres régions du Bénin et que cela pourrait compromettre ses chances aux élections. Mais il estime qu’il n’est nullement influencé par tous ces bruits et demande aux Béninois de rester sereins en attendant le jour fatidique où ils auront eu le temps et la matière nécessaire pour apprécier chaque candidat à sa juste valeur afin de choisir objectivement celui qui doit conduire la destinée du Bénin.

Gl Robert Gbian

Il descend très tôt sur le terrain avec des actions d’éclat dans le Nord comme dans le Sud qui ont fait dire à bon nombre de Béninois, qu’il a pris de sérieuses avances sur les autres présidentiables qui hésitent ou qui ne savent pas par où commencer. Les gens disent qu’il a su rallier à sa cause l’électorat du Nord et avec ses sorties dans l’Ouémé-Plateau et le Mono-Couffo, il a la possibilité de rallier une frange non moins importante des électeurs du Sud à sa cause ce qui pourrait lui garantir une chance de gagner et de devenir le prochain Président de la République du Bénin surtout avec la naissance de l’Alliance Soleil qui le soutient avec de vieux politiciens qui maîtrisent le terrain et qui affirment déjà leur détermination à rendre la tâche ou la vie dure aux Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui les défient. Mais celui qui devra apparaître comme un rival de taille du candidat des Fcbe à la présidentielle, semble ralentir d’ardeur ces derniers mois estiment certains citoyens qui se demandent si c’est par manque de moyens financiers ou par crainte des représailles du Président sortant, Boni Yayi qui visiblement est passé à l’offensive dans le dessein d’atteindre ses objectifs politiques : réaliser une majorité confortable dans la prochaine Assemblée, réviser la Constitution pour se présenter à la présidentielle pour un troisième mandat, disent certains mais plutôt pour que le pouvoir reste dans son camp, disent d’autres. Quels que soient les schémas, Le général Gbian reste une carte incontournable dans le dispositif électoral actuel pensent de nombreux citoyens.

Pascal Irénée Koupaki

Technocrate qui a fait ses preuves au sommet de l’Etat, il est bel et bien partant pour la course à la présidentielle de 2016 et les Béninois n’en doutent pas. Seulement bien que reconnaissant ses qualités d’homme d’Etat, beaucoup s’étonnent de son silence sur la gouvernance du régime de Boni Yayi et sa passivité sur le terrain pendant que les autres présidentiables font beaucoup de bruits. Certains disent qu’il a peur du Président Boni Yayi qui poursuit son mandat. Les gens disent qu’ayant été ministre et Premier ministre dans le gouvernement du Président Yayi, qu’il est aussi comptable de la gestion de son pouvoir et ne peut se soustraire. De peur donc des représailles ou que le pouvoir ne déterre la hache de guerre contre sa personne pour lui créer des ennuis quant à sa probable candidature à la présidentielle, qu’il a préféré mener d’abord des actions souterraines en attendant les derniers jours du mandat du Président Boni Yayi où il pourra avoir la langue déliée et plus de marges de manœuvres pour critiquer le pouvoir sortant et passer à l’offensive. Mais des Béninois acquis à la cause de Koupaki, estiment qu’il n’y a rien de tout cela et que Koupaki agit en véritable stratège qui même sans parti politique, a ses hommes de mains dans les Alliances ou les formations politiques qui se bousculent à la porte pour envoyer des députés à l’Assemblée. Rien n’est donc perdu pour Koupaki qui travaille dans le calme et même de commun accord avec d’autres présidentiables, ont confié des Béninois qui très rassurés pensent qu’il aura sa part d’électeurs dans le Nord, contrairement à ce que disent ce qui croient que la cause est perdue pour l’ancien collaborateur de Boni Yayi.

Face à ces atouts et les problèmes évoqués par certains observateurs, pour conclure qu’il y a des embûches sur le chemin, il est mieux d’avoir de la retenue en disant que ces personnalités partent aux élections avec une chance égale et que les électeurs viendront les départager et choisir celui qui, de leur avis, mérite d’être le prochain président de la République du Bénin. Reconnaissons toutefois que certains ont plus d’expériences que d’autres et si on devrait tenir compte de leur vision et leur projet de société auxquels adhère un plus grand nombre pour aller aux élections sans achat de conscience et sans fraudes, ceux-là, devront être les gagnants. Mais, tout peut changer dans un Bénin qui ne finit pas d’étonner le monde et il vaut mieux s’abstenir de proclamer trop tôt, un vainqueur ou un vaincu.

Euloge R. GANDAHO/Le Grand Matin