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Il n’y aura plus de procession pour le « Christ Roi » ou de « Chemin de Croix » pour les Catholiques, ni de Djuumah (prière des musulmans effectuée les vendredis), encore moins de cérémonies Vodoun et autres manifestations sur les voies publiques. C’est ce qu’on peut retenir des déclarations faites, dimanche dernier sur la télévision nationale, par le ministre de la Justice, Joseph Djogbénou. « Nos espaces publics ne peuvent plus être exposés à l’expression de la foi et de la religion », a-t-il annoncé à l’opinion publique. Ces propos du Garde des Sceaux interviennent pour calmer les nombreuses réactions sur la polémique du déguerpissement des musulmans, le vendredi 20 janvier dernier, à la Mosquée Centrale de Cadjèhoun.
Le préfet du Littoral, Modeste Toboula, en application de la décision du conseil des ministres du 30 novembre 2016, sur l’interdiction de la fermeture illégale et anarchique des voies publiques a demandé aux musulmans de libérer les voies qu’ils occupent tous les vendredis dans l’après-midi pour les prières afin de permettre aux populations de circuler librement. Cet acte a suscité de vives protestations tant au sein de la communauté musulmane que chez certaines autorités. L’honorable Idrissou Bako, à ce sujet, a par exemple a initié une question orale avec débats adressée au gouvernement. Le député Issa Salifou dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a déploré cette mesure et a appelé les musulmans à la résistance. « Je demande à tous les musulmans, même malades, les vendredis, de sortir et de prier massivement même sur la rue, ainsi, Toboula comprendra que les musulmans sont quelques choses dans ce pays », affirme-t-il.
La sortie médiatique de Me Djogbénou vient clarifier la position du gouvernement dans ce débat.
Pour l’autorité ministérielle, « notre Constitution, après avoir affirmé la liberté de culte, affirme aussi la liberté de la circulation et que les lieux publics, les espaces publics devront être réservés pour l’usage de tous les citoyens ». Selon ses explications, quelles que soient les confessions, musulmanes, chrétiennes, religions endogènes, l’expression de la foi ne doit plus consister en l’occupation de l’espace public. Et pour que ses propos ne soient pas éventuellement travestis, il ajoute : « Ce n’est pas non plus dit qu’il n’y aura pas d’espaces pour exprimer sa foi. »
Pour les grandes manifestations religieuses, le gouvernement a prévu des mesures d’accompagnement : « Les stades sont-là », a proposé Joseph Djogbénou.
Armel TOGNON
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