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Chères sœurs. Chers frères. Chère jeunesse.
Jusqu’à présent, j’ai toujours été fier de mon pays, de ma patrie ; tant notre peuple a su se montrer digne, fier et responsable face aux situations délicates. Je me plaisais a démontrer à mes amis étrangers que mon pays a une densité intellectuelle tellement élevée que son développement n’est qu’une question de temps.
Aujourd’hui, bien qu’étant toujours aussi fier, je me dis que cette densité intellectuelle est si mal utilisée qu’elle en devient la cause de la situation politique à laquelle nous faisons face. Mais c’est devant l’épreuve qu’un peuple dévoile sa grandeur. Et connaissant notre passé, je sais que je n’ai pas à avoir peur.
Jusqu’à ma mort, je serai fier de la terre qui m’a vu naître, fier de ses enfants qui, que l’on le veuille ou non, partagent les mêmes valeurs et les mêmes préoccupations. Les enfants de Kétou, de Dogbo, de Ségbana, de Tanguiéta, de Savalou, d’Adjarra, de Savè, de ..., de ..., aspirent tous à un avenir radieux sur leur terre commune.
Nos dirigeants, peu importe leur appartenance politique, semblent oublier que nous avons des yeux pour voir, des corps pour sentir, et des cœurs pour ressentir. Ils semblent avoir oublié que, tout dirigeants qu’ils sont, chacune de leurs actions doit être une preuve qu’ils sont, avant tout, guidés par l’intérêt supérieur de la nation et non par l’intérêt caché, obscur et plus bas qu’inferieur, de leurs poches. C’est pour cela que nous les élisons.
Notre peuple doit comprendre que ce qui arrive n’est le fait que d’une minorité de personnes en qui nous avons placé notre confiance.
Notre peuple doit se rappeler que tous ses dirigeants sont supposés être à son service, et non le contraire.
Notre peuple doit garder à l’esprit qu’il est, plus que tout, le grand perdant d’une mauvaise situation, que le grand gagnant d’une bonne situation.
À la jeunesse, demain sera notre tour pour diriger notre pays. Nous avons donc la responsabilité et le devoir de tirer des leçons de ce qui se passe.
Nous devons comprendre que nous devons nous-mêmes nous prendre en main plutôt que d’attendre l’aide de qui que ce soit. C’est en s’aidant soi-même et en y mettant de la volonté que nous donnons le gout aux autres de nous aider.
Je me sens mal chaque fois que je vois des jeunes comme moi dans l’attente d’un avenir meilleur, des jeunes totalement et foncièrement pessimistes. Des jeunes qui se persuadent que l’El Dorado se trouve ailleurs. Des jeunes dont la fierté et la confiance ont été laminées.
Réveillons-nous ! Nous sommes l’unique et légitime bien de notre pays. Sa seule véritable ressource durable et son unique moteur de développement.
L’avenir, ça ne s’attend pas, ça se bâtit, et dès maintenant.
Nous ne devons pas permettre que cette situation nous enfonce encore plus dans notre pessimisme, dans notre désœuvrement.
Nous devons dépasser les divergences politiciennes, nos divergences politiciennes, pour nous pencher sur les vrais problèmes nous empêchant d’aller de l’avant. Je pense à l’éducation, je pense à l’entrepreneuriat, je pense à l’agriculture, je pense à la culture. Ce sont là les facteurs réels propices au développement, à notre développement. Et pour que ça marche, nous devons, certes, nous faire accompagner par les institutions financières ; mais nous devons surtout démontrer un intérêt réel à ces choses. Il y a tellement de choses à faire pour notre beau pays, terre de nos ancêtres, que je suis désespéré lorsque je constate à quel point l’Etat occupe la plus importante place dans notre vie économique. Je suis désespéré de réaliser que les seules issues des jeunes, et qui sont les issues la plupart d’entre eux se donnent, sont de travailler à l’administration fiscale ou à l’administration douanière. Nous avons d’autres options, et il nous revient de les exiger de nos dirigeants, plutôt que de nous laisser corrompre par la facilité et les mauvais gains qu’ils nous miroitent.
Mon père m’a appris que le travail ne peut pas être facilité, mais plutôt passion, rigueur et détermination. La recherche de la facilité est un fléau que nous ne devons pas cautionner.
Ma mère m’a appris que la paix dans le foyer est le principal élément permettant le développement et l’essor d’un enfant, et donc de toute une nation.
Ce sont là les véritables valeurs que nos dirigeants devraient nous transmettre, peu importe leur allégeance politique, peu importe leur appartenance religieuse, peu importe leur appartenance ethnique.
Nous, jeunes, avons besoin qu’ils en fassent leur priorité.
Nous avons besoin qu’ils conservent les précieux acquis que nous ont légués nos grands parents.
Nous avons besoin qu’ils règlent leurs problèmes politiciens en étant dirigés par l’intérêt supérieur de la nation, par le souci d’offrir un environnement idéal au déploiement de nos capacités.
Nous avons besoin qu’ils nous inspirent Fraternité, Justice et Travail.
Patriotiquement vôtre !
Kayôdé Kolawolé OUSMANE
ouskako@gmail.com