dimanche, 13 octobre 2024 -

816 visiteurs en ce moment

Décolonisation

Hommage à Amilcar Cabral gênât penseur de la révolution africaine




Amilcar Cabral (12 septembre 1924 – 20 janvier 1973 à Bafata), dont le pseudonyme est Abel Djassi, est le fondateur du PAIGC, Parti Africain pour l’Indépendance de Guinée-Bissau et des Îles du Cap-Vert, (Partido Africano da Independência da Guiné e Cabo Verde).

Diagne Fodé Roland
Révolté par l’oppression coloniale fasciste portugaise, notamment les famines successives qui avaient provoqué 50 000 morts entre 1941 et 1948 au Cap-Vert, Amilcar Cabral choisit de faire des études d’agronomie dans l’optique d’aider les paysans et fait ses études d’ingénieur agricole à Lisbonne capitale du Portugal jusqu’en 1952.
Il y rencontre des étudiants militants de la libération des colonies africaines de l’impérialisme portugais. Avec ces militants de la lutte indépendantiste en Afrique lusophone, occidentale et australe, tels Agostinho Neto (MPLA), Eduardo Mondlane du FRELIMO, etc., ensemble ils créent clandestinement le Centro de Estudos Africanos pour promouvoir la culture des peuples noirs colonisés et collaborent avec le Parti Communiste Portugais (PCP) (également clandestin). Ces futurs leaders se forment au communisme scientifique et décident de fonder les mouvements de libération anticoloniale de leurs pays respectifs.
Cabral décide de renoncer à un poste de chercheur à la station agronomique de Lisbonne (Portugal) pour un emploi d’ingénieur de deuxième classe en Guinée où il est chargé du recensement agricole qui lui permet de cerner les nationalités et les classes sociales qui composent la Guinée.
En 1954, il met en place sous couvert d’activités culturelles et sportives une organisation politique nationaliste à Bissau. Cette association est interdite par les colonialistes portugais et Cabral est expulsé de son propre pays pour se retrouver en Angola où il mène des missions pour des entreprises agricoles.
Ces enquêtes et études du paysannat sous le colonialisme lui permettent d’appliquer le matérialisme dialectique et historique et d’élaborer sa propre analyse de la société coloniale en adaptant le communisme scientifique aux réalités africaines.
En 1956, étant autorisé à revenir en Guinée Bissau une fois par an, il fonde le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et des îles du Cap-vert) dans la clandestinité et Cabral en est désigné secrétaire général.
Après le massacre colonial fasciste de la grève des dockers en 1959, le PAIGC opte en 1963 pour la lutte armée et se bat contre l’armée portugaise sur plusieurs fronts à partir des pays voisins, la Guinée Conakry et la Casamance, province du Sénégal.
Le PAIGC contrôle assez rapidement 50 % du territoire en 1966 et 70 % à partir de 1968 et met en place une organisation politico-administrative dans les régions libérées dont les caractéristiques sont exposées ainsi par Cabral : « La dynamique de la lutte exige la pratique de la démocratie, de la critique et de l’autocritique, la participation croissante de la population à la gestion de leur vie, l’alphabétisation, la création d’écoles et de services sanitaires, la formation de cadres issus des milieux paysans et ouvriers, et bien d’autres réalisations qui impliquent une véritable marche forcée de la société sur la route du progrès culturel. Cela montre que la lutte de libération n’est pas qu’un fait culturel, elle est aussi un facteur culturel ».
Cabral élabore une analyse détaillée des réalités nationales et des contradictions des sociétés guinéenne et cap-verdienne pour déterminer les groupes nationaux et sociaux qui sont les plus à même de s’engager dans la lutte contre le colonialisme.
En 1961, il représente au Caire lors de la troisième Conférence des peuples africains les mouvements de libération des pays colonisés par le Portugal fasciste. Il y expose, partant de la formule de Lénine de « l’analyse concrète de chaque situation concrète », que la lutte doit « Renforcer les moyens d’action…, développer les moyens efficaces et en créer d’autres, sur la base de la connaissance de la réalité concrète de l’Afrique et de chaque pays africain, et du contenu universel des expériences acquises dans d’autres milieux et par d’autres peuples ».
Cabral enseigne qu’il faut étudier les nationalités et les classes sociales à partir du fait que « les gens ne se battent pas pour des idéaux ou pour ce qui ne les intéressent pas directement ; Les gens se battent pour des choses concrètes pour de meilleures conditions de vies dans la paix et pour l’avenir de leurs enfants. La liberté, la fraternité et l’égalité sont des mots vides de sens s’ils ne signifient pas une véritable amélioration de la vie des gens qui se battent ».
Cabral allie lutte idéologique et politico-militaire à la lutte diplomatique pour faire reconnaître la lutte de libération anti-coloniale à l’échelle internationale. En 1972, l’ONU reconnaît le PAIGC comme « véritable et légitime représentant des peuples de la Guinée et du Cap-Vert ».
Cabral fut aussi « l’ambassadeur porte-parole » des mouvements de libération nationale des colonies portugaises dans les différents forums à l’échelle africaine et internationale. Il en fut le leader incontesté notamment à la conférence de la Tricontinentale où il prit la parole le 6 janvier 1966 à Cuba pour y exposer sa théorie révolutionnaire de l’émancipation nationale et sociale africaine : « Nous ne luttons pas simplement pour mettre un drapeau dans notre pays et pour avoir un hymne mais pour que plus jamais nos peuples ne soient exploités, pas seulement par les impérialistes, pas seulement par les Européens, pas seulement par les gens de peau blanche, parce que nous ne confondons pas l’exploitation ou les facteurs d’exploitation avec la couleur de peau des hommes ; nous ne voulons plus d’exploitation chez nous, même pas par des Noirs ».
Reconnaissant à la fois le rôle internationaliste de Cuba et panafricain de l’Algérie indépendante pour sa solidarité active avec tous les mouvements de libération en Afrique, il a déclaré : « Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à la Mecque et les révolutionnaires à Alger. »
Malheureusement Amilcar Cabral est assassiné le 20 janvier 1973 à Conakry par le colonialisme portugais qui a utilisé des agents renégats infiltrés dans la branche militaire du PAIGC pour commettre ce forfait empêchant ainsi le vrai père de l’indépendance de vivre la proclamation le 10 septembre 1974 de la naissance de l’État de Guinée-Bissau et du Cap-Vert.
Héros et martyr de la première phase de la libération africaine, Cabral doit inspirer la génération actuelle des lutteurs de l’actuelle seconde phase de l’émancipation nationale, panafricaine et sociale des peuples d’Afrique.

www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel

8 septembre 2024 par Judicaël ZOHOUN




LA GUERRE AU MOYEN-ORIENT, UNE MENACE A LA PAIX MONDIALE


7 octobre 2024 par Ignace B. Fanou
Le 7 Octobre 2024 marque le premier anniversaire du déclenchement des (…)
Lire la suite

Une prestigieuse université chinoise à caractère scientifique supprime (…)


18 septembre 2024 par Judicaël ZOHOUN
La prestigieuse université chinoise Jiaotong de Xi’an a décidé de (…)
Lire la suite

L’Afrique se déshonore à encourager la chasse à la baleine à la (…)


16 septembre 2024 par Judicaël ZOHOUN
Nous appelons les dirigeants de nos pays à cesser de soutenir la chasse (…)
Lire la suite

Autour de « Gouverneurs de la rosée » de Jacques Roumain, écrivain (…)


8 août 2024 par Judicaël ZOHOUN
Le 18 Août 2024 marque le 80ième anniversaire de la mort de Jacques (…)
Lire la suite

UNE BLAGUE BLINDEE


8 août 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige (…)
Lire la suite

Prague et Ploërmel : deux cités avant-gardistes grâce à leur horloge (…)


4 août 2024 par Judicaël ZOHOUN
L’horloge astronomique de Prague est sans doute l’horloge médiévale la (…)
Lire la suite

Y A PAS L’ARGENT …


11 juillet 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige (…)
Lire la suite

IL A DES VISIONS …


9 juillet 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige (…)
Lire la suite

De la nécessité d’un développement ‘’guidé’’ pour le Sénégal sous (…)


6 juillet 2024 par Judicaël ZOHOUN
Cela fait près de cent jours que le nouveau régime de la troisième (…)
Lire la suite

EN RETARD …


18 juin 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige (…)
Lire la suite

Dr Louis-Georges Tin répond à Eric Houndété et au Parlement


11 juin 2024 par Judicaël ZOHOUN
A la suite des questions du député Eric Houndété au gouvernement sur le (…)
Lire la suite

AMOUR DE CONTENEUR …


11 juin 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou (…)
Lire la suite

CA NE VA PAS OU PLUS ?


30 mai 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige (…)
Lire la suite

DELIRES DE PANAFRICONS


21 mai 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige (…)
Lire la suite

UNE MARCHE PATRIOTIQUE !


14 mai 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige (…)
Lire la suite

Dubaï lance un plan directeur mondial pour l’intelligence artificielle


2 mai 2024 par Judicaël ZOHOUN
Dubaï a dévoilé un plan directeur pour l’intelligence artificielle (…)
Lire la suite

NO PHOTOS DE PENIS ?


2 mai 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige (…)
Lire la suite

Mamadou Nago GUEYE : L’histoire jamais racontée d’un grand patriote


30 avril 2024 par Judicaël ZOHOUN
Né le 14 juillet 1920, à Dakar, Mamadou Nago Guèye, était un (…)
Lire la suite




Derniers articles



Autres vidéos





Les plus populaires